Obésité

Publié le par zorba



Alors, accrochez-vous, je vous en livre une en avant-première : les autorités sanitaires s'alarment de voir l'obésité devenir  la première cause de mortalité devant le tabac. Devant le tabac ! Vous avez bien lu ! Dis donc, elles ont raison de s'alarmer, les autorités sanitaires !  Cà se passe aux Etats-Unis, d'accord, mais vu l'avance qu'ils ont sur nous, on ne va pas tarder à l'importer aussi, cette saleté. Donc, on a encore le temps de réagir. Si tout le monde s'y met tout de suite bien entendu. Après il sera trop tard, ce ne sera pas la peine de venir pleurer. Il faudra juste se démerder avec. Et vous ne direz pas que vous n'êtes pas prévenus : je vous préviens.
Alors que peut-on faire, pour que l'obésité ne devienne pas la première cause de mortalité, devant le tabac ?
Je vois déjà, pour ma part, une solution très simple : fumer davantage. Afin de ne pas laisser l'obésité prendre la première place au tabac, dans les causes de mortalité N°1.
Sinon, il y a la solution classique : légiférer. Comme on fait d'habitude quoi. Il suffit d'obliger les fournisseurs de denrées alimentaires à mettre sur leur produits, en gros caractères : « Manger tue ». Sur tous les emballages, sur toutes le bottes de légumes, « Manger tue ». Ainsi tout le monde est prévenu (sauf ceux qui comme moi font venir leurs propres légumes et vivent en quasi-autarcie mais ne vous en faites pas, je lis les journaux). Ils ne pourront pas dire...après. Comment...? Tu n'es pas au courant...? « Manger tue ». Si j'étais toi, j'arrêterais immédiatement de manger, c'est une très mauvaise habitude.
Et l'étiquetage, l'avertissement massif, çà marche. Vous avez vu : « Fumer tue ». « L'alcool tue ». Aussitôt, la consommation de tabac chute. La consommation d'alcool aussi. « Manger tue », et la consommation d'aliments chutera aussi. C'est logique. On pourra mettre de côté l'argent du tabac, de l'alcool et de la nourriture pour aller aux sports d'hiver. Le problème évidemment c'est que la montagne va se trouver surbouquée, surexploitée, et que la première cause de mortalité, devant l'obésité, et le tabac, deviendra la montagne. Pas de problème : il suffira d'afficher partout, dans les montagnes, dans les trains qui vont à la montagne, sur les routes qui mènent à la montagne : « La montagne tue ». Et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'on ait éradiqué toutes les causes de surmortalité les unes après les autres. On finira bien sûr par la dernière étape : « Vivre tue ». Mais dites, on n'en est pas encore là... Faut pas rêver quand même.
Le problème, c'est évidemment que l'on déteste mourir. Sinon on s'en ficherait pas mal, que l'obésité puisse tuer plus que le tabac ou même l'inverse. On déteste aussi voir mourir les autres parce qu'on se dit que çà pourrait aussi nous arriver. Mais c'est pas obligé ! Enfin si certains veulent se faire peur hein, c'est leur problème. De toute façon, il faut bien se dire que toutes ces précautions sont bien excessives. Excessives pourquoi ! Parce qu'au bout du bout,  pour éviter toutes les causes de mortalité successives, il faudrait ne plus bouger le petit doigt. Et là, hé bien on mourrait de ne plus vivre. C'est vrai çà : on cherche à retarder les causes numéro un de la mort. Mais pour la plupart, on va quand même mourir. Plus tard. C'est reculer pour mieux sauter. Tenez moi-même, ce n'est pas pour me vanter mais si çà se trouve, je vais aussi mourir un jour. Est-ce que je dois, pour autant, me priver de tout ce qui me fait plaisir ! (Ah ah, alors là, vous pouvez toujours courir).
Nous vivons tout de même dans un monde un peu irrationnel : par exemple, on veut obliger les gens à utiliser des préservatifs. Oui mais au moment crucial, dans l'urgence, c'est marqué où, qu'il faut utiliser un préservatif ? Nulle part ! Alors les gens ne savent pas. Surtout qu'à ce moment critique, ils ont déjà perdu la tête, ils ne savent plus où sont passées les oies. Il faut donc obliger les fabricants de sous-vêtements à incorporer un préservatif dans chaque petite culotte, chaque calbut y compris les strings, de sorte que quand vient l'instant fatal, les gens ont le nez dessus, ils ne peuvent pas le rater.
Mais le moyen radical d'éradiquer la cause numéro un de mortalité, ce serait de mettre devant les maternités : « Naître tue ».  Car n'oublions pas que la cause numéro un et championne toutes catégories de la mortalité number one, c'est quand même la naissance. Bien avant l'obésité, le tabac, l'alcool et le ski hors pistes réunis. D'ailleurs la sagesse populaire ne s'y trompe pas, elle qui se moque bien des enquêtes, sondages et autres études, elle sait bien qu'on finit par mourir d'être né dans 99,9% des cas.
Moi, ces campagnes anti-tabac, et anti-tout, ne me disaient rien de bon, dès le départ. Sans vraiment savoir pourquoi. En apparence, c'était très bien, de vouloir épargner les non-fumeurs. Mais on se rend compte, à l'usage, que c'est l'obésité le vrai danger. Et que les non fumeurs mangent. Au moins autant que les autres. On n'est pas plus avancé. Mourir de manger plutôt que de boire, ou de fumer, je ne vois pas vraiment l'avantage de l'un sur l'autre. On a quand même le droit de choisir de quoi l'on veut mourir non ? Que fait-on sinon du libre-choix ? Du libre-arbitre ? Mais oui, parfaitement ! C'est une question hautement éthique et philosophique. Au-delà même des droits de l'homme, et en particulier celui de la cause numéro un de sa mort, on est tout de même libres d'arbitrer laquelle on va choisir ! Admettons que nous soyons privés par la haute autorité de tutelle de notre libre-arbitre quand à décider si l'on veut mourir ou pas, et de quoi. Qu'on ne nous influence pas au moment de notre choix ! C'est notre capacité inaliénable. Sinon un jour, vous verrez, on sera obligés de descendre dans la rue pour des manifestations monstres qui revendiqueront un libre-arbitre dont on veut nous priver. Libre-arbitre libre-arbitre ouais, ouais, tous ensemble tous ensemble....

Publié dans humour littérature

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
A propos de montagne et d’écriteaux terrifiants de mise en garde…J’ai un coin privilégié. Le genre d’endroit qui ressemble à « votre petite caverne interne », tu sais ? Autrement dit, ce lieu, il est inimaginable que quelqu’un puisse le connaître, quelqu’un d’autre que vous, je veux dire. Mon coin, il existe vraiment. Et il est si grandiose que le partager semble difficile, même en théorie et même avec vous !Y'a pas de mot...Cet endroit si merveilleux, si unique, et tellement sublime, se trouve dans les Pyrénées, un peu au dessus du cirque de Gavarnie. Ne venez pas me dire que vous connaissez, ce serait un mensonge. Et il aurait l'impertinence de me priver du prestige de l’exclusivité. J’y marche et d’un coup, en altitude, alors que je pensais être sur le bon sentier (escarpé, sinueux, abrupt et grimpant) menant au refuge, je tombe sur le panneau : « Attention, danger, c’est à vos risques et périls que vous continuez votre route, danger »…Et cela ne rigole pas, hein. Je t’assure que là, Zorba, c’est tout de même autre chose que « fumer tue », ou « manger tue »…Là ! Bon Dieu ! C’est brutalement dissuasif. D’une part t’es totalement perché en haut de tes montagnes, tu manques d’air autant qu’on peux manquer d’air en altitude, d’autre part, tu as fait environ…mettons…la moitié du chemin (que tu crois parce que t’es même pas sur !) depuis tout en bas du cirque jusqu’ici. C’est-à-dire que t’en a plein les pattes, t’es presque mort de fatigue et ce qui te tient debout, ce qui t’empêche d’enlever tes chaussures pour faire respirer tes pieds, ce qui te fait garder courage, c’est la plénitude, le silence et la beauté du paysage. Et là ! Fatalitas ! Tu vois ce panneau ! Là ! Qui te chamboule au point de ne plus savoir d’un coup si tu as froid à cause de la neige ou si tu as chaud parce que t’es quand même beaucoup plus proche du soleil qu’avant et que surtout, tu voudrais pas te prendre subitement pour Icare... Tu sais pas si t’as faim ou soif, si ta gourde contiendra assez d’eau si inconscient, tu continuais ta route, ou même si raisonnablement, tu décidais de redescendre…Nan !…Quand tu vois cet écriteau, [qui  tombe en lambeau comme Mathusalem !] et que tu décides, quand même, malgré tout, d’aller te choper des sensations fortes, d’escalader,  de traverser des cascades, tout en se dépêchant (et le mot est faible) de grimper avant que le soleil se couche pour surtout pas moisir dans le creux des bras de la montagne…Là c’est autre chose que d’ouvrir son paquet de clopes et de s’en griller une tout en lisant avec défiance : « Fumar puede matar ».
Répondre
Z
<br /> Je connais le cirque de Gavarnie bien sûr, mais pas le panneau ni la randonnée dont tu parles. En plus, je ne le connais pas sous la neige mais en plein été. Mais là, à la différence de "puede<br /> matar" qui est une possibilité future et éloignée dans le temps, l'éventualité de ta mort est conséquence immédiate si tu passes outre. Cà fait réfléchir n'est-ce-pas ? Et on sait que la montagne<br /> ne plaisante pas avec ceux qui ne la respectent pas. Dans ce cas-là, il vaut mieux être copain avec le Dieu de la montagne et lui offrir une libation avant de tenter le coup...<br /> <br /> <br />
C
Nous n'avons qu'une vie et chacun la mène comme il veut. De toutes les façons si ce n'est la "malbouffe" ce sera le tabac ou autre chose. Carpe Diem.Bonne soirée Zorba.
Répondre
Z
<br /> Ou même l'amour, dis, on peut mourir d'amour non ?<br /> <br /> <br />
M
autant je peux comprendre que l'on cherche à empêcher les gens de s'empoisonner, non avec le tabac mais avec toute la chimie que les fabricants ajoutent aux cigarettes (parce que c'est un poison, et parce que c'est la sécu qui paye)... autant je peux aussi comprendre que l'on avertisse contre l'obésité (et qu'on légifère, aussi, pour empêcher les industriels de nous vendre des produits clairement déséquilibrés - trop gras, etc - quand ce n'est pas la nature même du produit de l'être), parce que cela cause pas mal de problèmes de santé (et économiques pour l'individu et la société)... autant je suis d'accord avec toi, on ne peut pas tout empêcher, il faut nous laisser notre libre arbitre, ne pas nous priver de vivre et d'y prendre plaisir même si vivre est un risque.Je vois que tu es dans une séquence "philosophique" qui tourne toujours autour des mêmes thèmes. J'aime beaucoup, cette cohérence dans tes propos :)
Répondre
Z
<br /> On doit être libre de ses goûts, et de ses dégoûts ! Par exemple moi, j'adore les fritons de canard gras.  Et les fayots à la louche, aussi. Au moins, j'aurai vécu heureux !<br /> Certains croient que pour être heureux de mourir il faut avoir été très malheureux. Hé bien je le dis haut et fort : je ne vois pas le rapport !<br /> <br /> <br />
C
Encore de la concurrence quoi, de la surenchère dans le négatif, on en sortira jamais.
Répondre
Z
<br /> C'est la nature humaine, ma pauvre Claire, comme tu dis, on n'en sortira jamais et je suis bien de ton avis !!!<br /> <br /> <br />
C
Dans 99,9 % des cas , on meurt , ok  ...mais qui c'est  le reste , hum ???
Répondre
Z
<br /> Ben je sais pas justement ! Mais il faut toujours garder une marge d'erreur non ? Et puis c'est pour ne pas vexer ceux qui y croient... Il y en a toujours un ou deux...<br /> <br /> <br />