Pastis.

Publié le par zorba



"La lumière nuit au verre de pastis". C'est une étude récente qui vient de l'établir. Et pourquoi la lumière nuit-elle au pastis ? Je vais vous le dire, mais avant toute chose, il faut savoir qu'il s'agit ici d'une question sérieuse et non pas de propos de comptoir inconsidérés. Si sérieuse, même, que ce sont deux chercheurs du CNRS/université de Bordeaux, Dario Bassani et David Carteau, qui viennent de la produire et de la publier. Il est clair que si cette étude n'avait été conduite que par un seul chercheur, on aurait très bien pu se dire, tiens, il a sans doute abusé du pastis en menant sa recherche. Seulement ils sont deux, à l'avoir conduite, Bassani et Carteau, et se servent par conséquent de caution mutuelle. Si par exemple Bassani affirme tranquillement "la lumière nuit gravement au verre de pastis", Carteau peut répondre : "Tu es sûr ? As tu bien vérifié ton protocole d'expérimentation ?" Et Bassani de répondre : "Essaie toi-même, tu verras" - Ah oui, tu avais raison, çà nuit..."
Donc c'est un fait avéré, "la lumière nuit au verre de pastis". Et pourquoi la lumière (c'est la deuxième fois que je pose la question dans la ferme intention d'y répondre, preuve que je suis parfaitement lucide, à jeun, et conscient de mes actes) pourquoi, donc, la lumière nuit-elle au verre de pastis ? Parce que, tenez-vous bien, exposée à la lumière, la molécule qui donne au pastis son goût anisé, le trans-anéthole, absorbe les photons et se transforme en une forme analogue, le cis-anéthole selon un processus d'isomérisation, et que le cis-anéthole a un goût de foin. Voilà pourquoi. C'est à dire qu'il vaut mieux boire son pastis à l'ombre qu'au soleil. Mieux : la nuit que le jour. Mais bon. On n'est pas obligé.
Pour éviter ce phénomène d'isomérisation, on fait quoi ? On dilue le pastis avec de l'eau car l'on retarde ainsi l'iso...machin de la forme "trans" en "cis". Alors, je passe sur le processus physique retardateur d'iméso... qui du reste est très intéressant, pour pouvoir au moins donner mon avis personnel hic vu que le présent texticule est tout de même à moi, il reste en tous cas ma propriété tant que je ne l'ai pas mis en ligne. Après... vogue la galère. Ooooh.... çà tangue sur bâbord.
Donc, et tant que ce texticule est encore à moi, je dois reconnaître que nous, qui ne sommes pas chercheurs au CNRS, nous sommes un peu idiots. Que faisons-nous, lorsque nous nous servons un bon pastis bien frais ? On le boit.
Au lieu de l'observer de près, et d'analyser le pourquoi du comment la lumière nuit...etc. Car si nous avions ne serait-ce que la patience d'attendre un peu, avant d'y mettre de l'eau et des glaçons, nous nous apercevrions en effet qu'il prend un goût de foin. Beuark ! Qu'est-ce que c'est donc que cette pisse d'âne que tu me sers mon frère !
Notez tout de même que si l'on boit son pastis sitôt servi, c'est pour se désaltérer, au moins au début, au lieu de le laisser chauffer au soleil. Sinon, il serait non seulement chaud, mais il aurait en plus un goût de foin. Autant dire du jus d'ensilage. Alors je ne vois pas pourquoi on le laisserait chauffer au soleil. C'est vrai quoi hic. C'est bien une idée de chercheur au CNRS que de laisser le pastis chauffer tranquillement au soleil. Et d'abord, le pastis, çà se boit à l'ombre. Franchement, je n'ai pas souvent vu des gens laisser leur pastis à l'abandon tandis qu'il vont faire autre chose. A la rigueur tourner les brochettes, mais pas plus. Pas de quoi faire dégénérer un pastis. Et puis lorsqu'on le boit, le pastis, généralement c'est par deux donc pas le temps de laisser moisir le premier, déjà, hop scusez. En fait on le boit toujours par nombres pairs, qu'il n'aille pas se mettre à boiter dans l'estomac : 2, 4, 6...voilà quoi. Pas plus. En général.
Alors si la lumière lui est fatale, au pastis, on s'en fiche un peu pas vrai Fifi, héhé : Allez, rentre çà avant qu'il pleuve. - T'as raison, des fois qu'il prendrait un goût de foin...Houlp lala et les deux chercheurs, là, Bassani et Carteau, ils n'ont qu'à continuer à chercher pendant ce temps.  - Hups, Bassaneau et Carti ils n'ont qu'à boire du jus de pomme s'ils sont pas contents. Et s'ils attendent assez longtemps, peut-être qu'ils auront du Calvados chhh chhh crrr crrr... L'anis, c'est bon pour l'estomac, à condition de ne pas le laisser traîner... - Allez ooh... un petit dernier hi hi, il faut que je voie s'il n'a pas un arrière goût d'ensilage pshhhh... - Eeeh attends un peu, ne sois pas si pressé, il faut que je l'étudisse, mon pastisse...
J'ai connu un type qui, arrivé au bistrot, commandait deux pastis. Un pour lui, un pour son cheval. Quand il fait chaud, il faut bien désaltérer les bêtes quoi. Et le mieux, c'est que son cheval aimait çà. Parole. Il fallait le voir se pourlécher les babines. Remarquez que le cheval, même si son pastis avait eu un goût de foin, il l'aurait peut-être mieux apprécié, qui sait. Mais s'il faut attendre que la lumière ait nui au pastis, alors, on n'est pas rentrés au bercail. Ben oui. C'est con ce truc. D'attendre que le pastis ait nui à la lumière.

Publié dans humour littérature

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F
Zorba eteints la lumière s'il te plait, j'ai un pastis à boire
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L
Ca me rappelle cette histoire. C’est un type qui cherche ses clefs sous un réverbère. Sa femme l’engueule [ne venez pas me dire que cela vous surprend] «- Pourquoi tu cherches là ? Puisque tu as perdu tes clefs de l’autre côté de la rue ? ». Décidément, se dit le type, ma femme est véritablement stupide. « Parce qu’ici, il y a de la lumière, chérie »… Le délicat problème du chercheur, c'est tout de même de viser à ce que tout phénomène –tout lénifiant qu’il soit-, dévoile son point de bascule. Celui où il deviendra: une surprise. C'est dire! Faut-il donc qu’il cherche là où il n’y a pas de lumière? Oui. Il aura alors la joie de découvrir ce qu'il a tant et tant cherché, au moment où il l'a enfin trouvé. [ Sans avoir l'air surpris (ça fait mauvais genre), il doit bien sur soutenir sa place d’imposteur : Je savais ! (ou "Euréka!" si c'est un comique)]. Paramètre suivant: la surprise (qui normalement n'en est plus une) se répète...Madre de dios, que d'incertitudes! Je comprends qu'on finisse par déblatérer sur la complexité du pastis en faisant une partie de pétanque.
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Z
<br /> Tout à fait vrai Lola ! Mais ma spécialité à moi, c'est la mauvaise foi : dans ces conditions,  tout peut arriver...<br /> <br /> <br />
D
A bah moi le pastis c'est un ou deux pareil, sauf que je le bois en intérieur ou en vacances au soleil, mais dans ces cas là il fait trop chaud dehors ducoup on ce met sous un parassol et op pastis à l'ombre ;) Et puis il y a déjà des bouteille de pastis coloré et non transparente des grosse bouteille jaune toutes pas belle, ptète que c'est pour ça ^^Mais il faut pas leur en vouloir à ces chercheurs qui ont plus à chercher, enfin si, mais ce qui pourrait découvrir ne serai pas dans les normes de ce qu'on sait déjà...Sur ce il est 12h15, alors bon pastis au foin peut être ^^
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Z
<br /> <br /> En fait de pastis, je ne bois pratiquement jamais d'apéro : tu sais pourquoi ? Parce que çà me coupe la faim. Ce qui est un comble pour un apéro !!<br /> Le meilleur apéritif, c'est la faim...<br /> <br /> <br /> <br />
C
ben ,il va falloir que toutes les boissons anisées  passent dans des bouteilles  noires  alors ?
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Z
<br /> <br /> Tu ne vas pas me croire Christine : c'est précisément ce qu'ils envisagent, nos chercheurs... A croire que leur étude est financée par Pernod-Ricard...<br /> <br /> <br /> <br />
C
Non mais tu n'as pas fini de chercher des poux dans la tête de ces malheureux chercheurs qui ne savent plus quoi chercher pour se rendre intéressant ! Tu bois les pastis par deux toi ? moi un ça me suffit, faut dire que je le mets dans un grand verre aussi, mais bon...
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Z
<br /> <br /> J'en bois quatre ou cinq PAR AN. Je préfère un bon vin. Mais je connais des gens... tiens...si je voulais parler...<br /> <br /> <br /> <br />